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Ma SEP, mon passager noir

Les sautes d'humeur

9 Mars 2017, 09:50am

Publié par ML Gambié

On ne s'ennuie jamais avec un.e SEPien.ne.......

Pas plus fluctuante que l'humeur d'un malade chronique.
Nous vous semblons sans doute versatiles, voire franchement bipolaires. Allez, avouez-le, il n'y a pas de mal à ça.

Fatigant.e.s mais fatigué.e.s aussi...........

De l'autre côté des barreaux, dans nos crânes, ces giboulées sont également subies : nous n'avons pas barre dessus. Même pas un petit peu... Si j'étais hier fortement déprimée, je peux aujourd'hui me sentir une âme de vainqueure (si, si, ça existe). La périodicité des fluctuations peut être encore bien plus courte : dans une même journée je peux osciller entre énergie bienvenue m'amenant à dépenser sans compter (mes cuillères pas les sous que je n'ai pas !) et épuisement incontrôlable, et ce, plusieurs fois. Avec des déclinaisons plus nuancées : énergie mais petit moral, épuisement mais paisible ...

Vent force 2 à 7, mer peu agitée à tempétueuse ....

Pour l'entourage, ces tempêtes dans un verre d'eau doivent être éprouvantes, je présente souvent mes excuses à mes proches... Mais mettez-vous une seconde à ma place ? Passer de "marre de cette maladie de merde je vais finir comme un vieux tas baveux qui se fait dessus, que quelqu'un m'achève" à "non mais vous croyez que je vais me laisser faire ? je vais la défoncer cette saleté !" au gré des douleurs, de la fatigue, des petits et grands oublis, des renoncements ou des petites victoires, c'est harassant !

Encore des saletés dispersées dans mes neurones par le Passager noir...

J'ai finalement appris, au fil de mes lectures, de mes échanges avec d'autres malades et les professionnels de santé capables de dialogue, que mon Passager noir n'est pas innocent dans ce qui se joue chimiquement dans mon crâne et qu'il participe à déclencher l'inconstance chronique (bel oxymore non ?) que je subis et fais subir.
Pensez-vous que cela m'ait soulagée ? Partiellement : je ne suis pas en train de devenir folle. Mais au fond du fond du tréfonds de moi : comme la colère s'en est trouvée encore accrue !!

Hier je vous écrivais, ami.e.s, que je me battais, en alignant les minutes sur le tapis de marche, et je prenais, en le faisant, plaisir à visualiser mon ennemie intime comme un boxeur que j'aurais pu combattre en face à face ; il m'aurait sans doute mise KO mais j'aurais pu lui rendre des coups sans m'assommer moi-même...
Se battre contre une maladie auto-immune relève en effet d'un exercice mental apparenté à la schizophrénie, souvent je pense au "Joueur d'échecs" de Zweig : je me bats contre moi-même, contre cette partie hors de portée de ma conscience qui m'attaque déjà moi-même..... C'est à devenir dingue.

J'espère votre indulgence pour mes sautes d'humeur, de motivation, et de courage : je fais comme je peux. C'est parfois peu, mais je promets que c'est toujours le résultat d'un effort et d'un combat qui vous resteront occultes.

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G
Que je comprends!!!....
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M
Hélas je pense que nous sommes nombreux à en passer par là